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Lundi, 30e semaine du T.O. — Année Paire

Comme un arbre



Bord de rivière en Auvergne

Henri-Joseph Harpignies (Valenciennes, 1819 - Saint-Privé, 1916)

Huile sur toile, 19 x 36 cm, 1860

Collection privée


Psaume 1

Heureux est l’homme

qui n’entre pas au conseil des méchants,

qui ne suit pas le chemin des pécheurs,

ne siège pas avec ceux qui ricanent,

mais se plaît dans la loi du Seigneur

et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre

planté près d’un ruisseau,

qui donne du fruit en son temps,

et jamais son feuillage ne meurt ;

tout ce qu’il entreprend réussira.

Tel n’est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille

balayée par le vent.

Le Seigneur connaît le chemin des justes,

mais le chemin des méchants se perdra.


Méditation

En lisant ce psaume, je repense à la chanson de Maxime Le Forestier : Comme un arbre dans la ville. Un arbre perdu au milieu des constructions, des voitures, des passants, de la pollution. Un arbre qui doit rester debout prêt à affronter ce monde hostile.


C’est la même image que nous retrouvons dans ce psaume. Cet arbre, planté sur le bord de la rivière, tel ce tableau du peintre valenciennois, qui est ici dans un environnement qui lui correspond mieux. Ainsi, le psalmiste considère que tout homme juste est comparable à cet arbre. Il s’est refusé à entrer au conseil des méchants (est-ce la ville ?), il ne suit pas le chemin tortueux et maléfique des pécheurs (et préfère la rivière des pêcheurs — avec un accent circonflexe — qui serpente dans la nature), et comme l’eau qui coule dans un délicat clapotis, il se plaît dans ce doux bruit plutôt que dans le vain murmure des médisances.


Il est vrai que cet arbre plonge ses racines profondément, en Dieu. Il se nourrit de la Parole de Dieu qui coule à ses côtés jour et nuit. Il se repaît des doux rayons du soleil christique. Et son feuillage, ses actions, ne se flétrit pas. Il a des racines, il tient fermement au sol ; il n’est pas comme ce fétu de paille qui vole au gré du vent, n’ayant aucun recours pour choisir son propre chemin. W.C. Fields disait : « Souviens-toi qu'un poisson mort peut flotter en suivant le courant, mais seul un poisson vivant peut nager en le remontant. » Hé bien, cet arbre vivant peut remonter le courant pas ses racines, rejoindre la source, alors que la feuille morte, déracinée ne fait que tomber dans l’eau et rejoindre la vallée de larmes.


Cette image de l’arbre traverse beaucoup de textes bibliques, que ce soit comme le chêne, le cèdre du Liban, l’olivier, le tamaris et tant d’autres espèces. Elle devrait nous inspirer… Ne sommes-nous pas plantés en terre, nous abreuvant des sels minéraux, tendant nos branches vers le monde des hommes, nous pliant parfois sous le coup des bourrasques, et aspirant à rejoindre le soleil divin qui veut nous illuminer ?


N’est-ce pas cette même image que l’on retrouve dans la Croix du Christ ? Arbre planté au Calvaire, arbre étendant ses bras vers le monde, arbre dressé comme l’ultime signe, l’échelle qui permet de gravir la vie jusqu’à l’éternité ? Arbre sur lequel Jésus s’accrochera comme un fruit mûr pour effacer la faute d’Adam. Fruit qui tombe de l’arbre de la Croix, fruit de l’eucharistie.


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