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Lundi, 3e semaine de Carême

La chair d’un petit enfant -


I

La guérison de Naaman,

Anonyme,

Email champlevé sur plaque de bronze, travail mosan vers 1150 provenant d’un retable,

British Museum, Londres (Royaume-Uni)


Lecture du deuxième livre des Rois (2 R 5, 1-15a)

En ces jours-là, Naaman, général de l’armée du roi d’Aram, était un homme de grande valeur et hautement estimé par son maître, car c’est par lui que le Seigneur avait donné la victoire au royaume d’Aram. Or, ce vaillant guerrier était lépreux. Des Araméens, au cours d’une expédition en terre d’Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse : « Ah ! si mon maître s’adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. » Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d’Israël a déclaré. » Le roi d’Aram lui répondit : « Va, mets-toi en route. J’envoie une lettre au roi d’Israël. » (...) Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s’arrêta à la porte de la maison d’Élisée. Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette, tu seras purifié. » Naaman se mit en colère et s’éloigna en disant : « Je m’étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Est-ce que les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d’Israël ? Si je m’y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère. Mais ses serviteurs s’approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus, lorsqu’il te dit : “Baigne-toi, et tu seras purifié.” » Il descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole de l’homme de Dieu ; alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié ! Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! »


Méditation

Sur cette plaque, nous voyons les serviteurs (Famuli) attendre la sortie des eaux de Naaman, serviette en main ! Les Pères de l’Église ont vu dans cette scène la préfiguration du baptême. Mais d’un baptême encore inachevé... Naaman ressort avec sa peau de bébé, comme s’il avait été recréé dans sa nature humaine. Plongé sept fois, comme les sept jours de la création. Mais Jésus, lui, va introduire un baptême mené à sa complétude, le baptême dans les eaux de la mort, le baptême de la résurrection. Et il aura lieu le huitième jour (ce qui explique les huit côtés de beaucoup de baptistères antiques). Il parachève ainsi le baptême comme il parachève la création : il vient clore le septième jour pour nous ouvrir au jour de l’éternité. Ainsi, quand nous sommes baptisés, nous ne faisons pas qu’être créés à l’image de Dieu, nous sommes aussi emmenés vers la résurrection. Le baptême n’est pas seulement ce sacrement qui efface nos péchés et nous rend notre pureté enfantine, il est aussi et surtout ce sacrement qui nous unit profondément à Dieu, qui plus que nous sanctifier nous mène à la déification. Comme pour Naaman... il suffit d’y croire !

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