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Mardi, 26e semaine du T.O. — année impaire

Un feu tombé du ciel



Tempête sur Jérusalem

T.J. Mueller (peintre américain contemporain)

Huile sur panneau d’isorel, 183 x 92 cm, 2009

Collection privée


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 9, 51-56)

Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village.


Méditation

Jacques et Jean : Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ?


Jésus : Mais vous n’avez rien compris à tout ce que je vous ai dit ! Ce n’est pas possible… D’abord, qui êtes-vous pour commander au ciel ? Vous me rappelez ce que Dieu répondit à Job (Jn, 40, 6-9) : « Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit : Ceins donc tes reins comme un homme. Je vais t’interroger, et tu m’instruiras. Veux-tu me débouter de mon droit, me condamner pour avoir raison ? As-tu un bras comme celui de Dieu, et ta voix peut-elle tonner comme la sienne ? » Mes pauvres enfants, vous n’avez pas cette puissance !


Vous n’avez ni la puissance, ni même le pouvoir ! Est-ce vous que le Père a institué juges sur le monde ? En quoi en seriez-vous plus dignes qu’un autre ? Où est votre droit, votre pouvoir de décider la vie et de la mort ? N’est-ce pas le propre de Dieu ? Que devient l’homme quand il se prend pour Dieu et décide la vie ou de la mort de ses congénères ? Je vais vous le dire : un barbare. Un orgueilleux barbare. Un philosophe dans quelques siècles, suivant la pente que vous prenez dira qu’il ne comprend que Dieu puisse exister si lui-même n’était pas Dieu (Nietzsche). Il n’avait rien compris ! D ‘autant plus que je suis venu parmi nous pour vous sauver de la mort éternelle. Mais pas uniquement. Aussi pour vous diviniser.


Qu’est-ce qui guide votre coeur en prononçant une telle sentence ? La haine… La haine est un sentiment qui ronge inéluctablement. Elle détruit doucement, elle mine l’âme tel un cancer. Une haine que vous risquez même de transformer en vengeance. En plus de vous laisser vous ronger, vous détruire, elle veut détruire l’autre. C’est le règne du nihilisme intérieur, qui vous fait croire que le sentiment de vengeance a plus de valeur que la raison du cœur, que Dionysos est plus fort qu’Apollon. Car, ne vous y trompez pas, la vengeance ne vient pas du cœur, elle vient de la bile, des humeurs malignes.


Moi, ce que je veux mettre en vos cœurs, ou plutôt ce que je veux réveiller en moi, c’est le règne de l’amour. Et d’un amour donné et reçu librement. Ils ne veulent pas nous écouter ? Dont acte. Votre mission est d’annoncer, non de convertir. Ça, c’est mon travail. Rappelez-vous ce que le prophète dit au peuple (2 Ch 20, 15) : « Soyez attentifs, vous tous de Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat ! Ainsi vous parle le Seigneur : Ne craignez pas, ne vous effrayez pas devant cette foule immense ; car ce combat n’est pas le vôtre, mais celui de Dieu. »


Votre combat à vous est intérieur : faire naître l’amour et la miséricorde en votre vie. Amour et miséricorde, n’est-ce pas la même chose ? Comment pourriez-vous dire aimer si vous ne faites pas preuve de miséricorde ? Comme l’humilité, la miséricorde est le contrepied de l’orgueil. La miséricorde est d’avoir des entrailles de mère. Car : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Mais, malheureux êtes-vous, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste. Ce que j’attends de vous, c’est d’être miséricordieux comme mon Père est miséricordieux. La miséricorde est la voie royale de la sainteté. Isaïe vous l’a dit (Is 66, 13) : « Comme un enfant que sa mère console, ainsi, je vous consolerai. Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. » Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. Ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. N’appelez pas le feu divin sur les autres et alors, vous serez ne serez pas immolés. Appelez simplement sur tous les hommes le feu de Pentecôte, celui qui vient brûler d’amour les cœurs sans consumer les corps.


Jacques et Jean : Pardonne, Seigneur, notre fougue de tonnerre de feu et aide-nous à avoir le feu d’amour, le tonnerre de la miséricorde.-


Jésus : Voilà pourquoi je vous appelle « Boanergès », les fils du tonnerre. Que ce tonnerre soit celui de la vérité, de la justice et de la miséricorde !

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