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Mardi, 34e semaine du T.O. — Année Paire

La fureur de Dieu



La moisson des élus

Cartons de Hennequin de Bruges (Bruges, 1368 - Burges, 1381) et du lissier Niclas Bataille (Paris, 1330 - Parsi, 1405)

Tenture de l’Apocalypse n°4

Chateau d’Angers, Angers (France)


Lecture de l’Apocalypse de saint Jean (Ap 14, 14-19)

Moi, Jean, j’ai vu : et voici une nuée blanche, et sur cette nuée, quelqu’un siégeait, qui semblait un Fils d’homme. Il avait sur la tête une couronne d’or et, à la main, une faucille aiguisée. Un autre ange sortit du Sanctuaire. Il cria d’une voix forte à celui qui siégeait sur la nuée : « Lance ta faucille et moissonne : elle est venue, l’heure de la moisson, car la moisson de la terre se dessèche. » Alors, celui qui siégeait sur la nuée jeta la faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée. Puis un autre ange sortit du Sanctuaire qui est dans le ciel ; il avait, lui aussi, une faucille aiguisée. Un autre ange encore sortit, venant de l’autel ; il avait pouvoir sur le feu. Il interpella d’une voix forte celui qui avait la faucille aiguisée : « Lance ta faucille aiguisée, et vendange les grappes de la vigne sur la terre, car les raisins sont mûrs. » L’ange, alors, jeta la faucille sur la terre, il vendangea la vigne de la terre et jeta la vendange dans la cuve immense de la fureur de Dieu.


Méditation

Cette fureur de Dieu, ces faucilles qui moissonnent nous gênent souvent dans notre lecture de l’Apocalypse, nous que l’on a habitué depuis si longtemps à voir en Jésus un grand blond aux yeux bleu clair qui nous sourit mièvrement ! Mais l’amour que Dieu nous porte, ne l’oublions pas, est un amour jaloux : « Pourriez-vous supporter de ma part un peu de folie ? Oui, de ma part, vous allez le supporter, à cause de mon amour jaloux qui est l’amour même de Dieu pour vous. Car je vous ai unis au seul Époux : vous êtes la vierge pure que j’ai présentée au Christ. » (2 Co 11, 1-2) Un amour jaloux est un amour qui ne veut pas, qui ne peut pas se partager. Dieu ne veut partager son amour avec l’Ennemi : nous sommes à Lui, et à Lui seul. Sommes-nous conscients de porter en nous Celui qui nous porte, comme Marie a porté Celui qui porte tout. Et si nous refusons cet amour, si nous le divisons (ce qui est le signe du diable, le diabolos divise), voire le refusons, comment ne pourrions-nous pas provoquer la colère et la fureur de Dieu. Par analogie, n’est-ce pas notre réaction dans une situation quelque peu comparable ? Parfois jusqu’au crime passionnel !


Pourtant, Dieu usera aussi de la faucille envers nous… Pour nous moissonner si nous n’avons pas envoyé d’ouvriers à sa moisson (Mt 9, 38), pour séparer le bon grain de l’ivraie (Mt 13, 24-30), pour nous vendanger… Le prophète Joël nous avait prévenu : « Lancez la faucille : la moisson est mûre ; venez fouler la vendange : le pressoir est rempli et les cuves débordent de tout le mal qu’ils ont fait ! » (Jl 4, 13). Cependant, si nous offrons à Dieu nos misères, notre péché, nos faiblesses, alors il en pressera les grains et pourra changer ce vin de la colère en vin de joie, en vin de l’eucharistie. Tout dépend de nous, de notre bon vouloir… « Offre-moi tes péchés pour que je les transforme en grâces » s’entendit dire saint Jérôme. Offrons-lui notre humanité pour qu’il la transforme en divinité dans la cuve immense de son amour.


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