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Mercredi, 19ème semaine du T.O. — année impaire

Si deux ou trois…



Anne d’Autriche et ses enfants en prière avec saint Benoît et sainte Scholastique

Philippe de Champaigne (Bruxelles, 1602 - Paris, 1674)

Huile sur toile, 106 x 138 cm, 1646

Musée du Château, Versailles (France)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 15-20)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »


Méditation

L’âme : Ô Seigneur, qu’il m’est difficile de prier. Je ne sais pas comment faire, ou alors je ne trouve pas les bons mots, ou encore, je dois te l’avouer, je m’ennuie et pense avoir des choses plus utiles à faire… Aïe pitié de moi, Seigneur. Dieu, viens à mon aide !


Le Seigneur : Rassure-toi, mon enfant. Je connais le coeur de l’homme. Je sais que « là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ! » Mais je dois te dire qu’il faut avoir confiance. Confiance en toi, confiance en moi, confiance en tes frères. Tous les hommes sont Capax Dei (capables de Dieu). Tout hommes est souvent plus prompt à demander qu’à remercier, j’en ai souvent fait l’expérience sur terre : je guéris dix lépreux, un seul (et un païen) vient me rendre grâce. C’est ainsi. Et quand vous demandez pardon, c’est plus souvent par peur des remontrances ou des peines encourues que par véritable regret de votre péché. Vous êtes ainsi. Ce n’est pas vraiment comme ça que nous vous avions créés… du moins, nous rêvions qu’en toute liberté vous choisissiez le bien et l’amour plutôt que la tentation et le mal. C’est ainsi. Mais rien n’est perdu. Car lorsqu’on aime, on est prêt à tous les sacrifices. Et ce sacrifice de la crucifixion, je le vis chaque jour pour vous racheter par amour, pour vous ouvrir de nouveau le Paradis. La seule chose que je vous demande est d’en avoir le désir… Voulez-vous être sauvé de votre péché, de votre égoïsme, d’une mort éternelle ?


L’âme : Oui, Seigneur, je crois en avoir le désir… Mais il disparaît si vite sous le flot des préoccupations ou des plaisirs fugaces… Comment me débarrasser de ces fausses lumières ? Comment réussir à fixer mon regard sur toi ?


Le Seigneur : Regarde ce tableau d’Anne d’Autriche en prière avec ses enfants. Et tires-en quelques leçons. D’abord, si tu as du mal à prier seul parce que ton esprit vagabonde, repose-toi sur la prière des autres. Pourquoi crois-tu que je priais avec mes apôtres si ce n’est pour leur en seigneur la prière communautaire et la communion des saints ? Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom…


L’âme : Ah oui, Seigneur, je comprends mieux pourquoi des moines se retirent en silence, mais ensemble dans leur monastère. Ils se soutiennent mutuellement, s’entraînent et prient ensemble, voire seul mais les uns à côtés des autres. Comme Anne et ses enfants.


Le Seigneur : Regarde encore mieux le tableau. Elle prie, non pas avec des inconnus, mais avec ses enfants. Puisse cela t’inciter à prier en famille. Et surtout croire que la prière des enfants rejoint beaucoup plus vite mon Coeur car c’est une prière pure et simple. Ne te l’ai-je pas dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »


L’âme : C’est vrai, mais comme j’ai peur de prier avec mes enfants ou mon conjoint… C’est tellement intime.


Le Seigneur : Certainement, amis c’est là où tu éprouveras la communion des saints, et ce sera alors le signe que tu te rapproches de la perfection. Car il n’est de perfection que d’amour pur et désintéressé… Et ne vois-tu pas, sur ce tableau, que pour rejoindre notre Trinité bienheureuse, nous t’offrons des ponts ? Dans les litanies, on appelle ma Mère « Porte du Ciel » et « Médiatrice des grâces ». Elle est le premier pont que je vous ai laissé : « Fils, voici ta mère. Et à partir de ce jour, Jean la prit chez lui. » Prend la Mère de Dieu chez toi, elle est le pont qui te mènera à moi et à mon Père par l’Esprit. Nos frères orthodoxes la représentent, sur les icônes, la main tendue vers moi : c’est la Vierge Hodigitria (du grec ancien οδηγεώ /odigeô : je conduis, je guide). Elle te conduira à moi.


L’âme : Oh, je la prie. Mais peut-être sans me rendre compte que c’est toi que je prie par elle, sans comprendre qu’elle ne désire pas que ma demande s’arrête à elle mais me conduise à toi. « Par Marie à Jésus »… Je vais la prendre chez moi, Seigneur.


Le Seigneur : Regarde encore. Ne vois-tu pas saint Benoît et sainte Scholastique ? Sache-le, la communion des saints est multiple : communion entre les hommes, communion avec les défunts, et communion avec ceux que mon Église a porté sur les autels. Pire-les ! Bien sûr, tu ne peux pas tous les prier : il y en a tellement ! Mais, demande à l’Esprit de te donner le saint qu’il te faut, celui qui sera ton guide par sa prière et son enseignement.


L’âme : Merci, Seigneur. Il en est un doux que j’aime beaucoup. Mais c’est vrai que je n’ai pas lu leurs écrits, ni même intéressé à leur histoire. Je vais m’y mettre !


Le Seigneur : Un dernier coup d’œil sur le tableau ? Regarde bien… Qu’y vois-tu encore ?


L’âme : Deux anges qui tiennent un livre.


Le Seigneur : Oui. Je t’ai aussi donné des anges pour veiller sur toi : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » Prie donc ton ange gardien. Voici les mots d’un grand saint (Saint Macaire l’Égyptien) :


« Ange saint, qui veilles sur ma pauvre âme et sur ma misérable vie, ne me quitte pas je suis pécheur, et ne m'abandonne pas à cause de mes souillures. Ne laisse pas approcher les esprits mauvais, dirige-moi en exerçant ton pouvoir sur mon corps périssable. Prends ma main blessée et impuissante, conduis-moi sur le chemin du salut. Oui, saint ange de Dieu, qui veilles sur mon âme et sur mon corps, pardonne-moi tout ce qui a pu t'offenser au cours de ma vie et toutes mes fautes d'aujourd'hui. Protège-moi dans la nuit qui s'approche et garde-moi des embûches et des attaques de l'Ennemi, pour que je n'offense point Dieu par un péché. Intercède pour moi, auprès du Seigneur, afin qu'il m'affermisse dans sa crainte, et qu'il fasse de moi un serviteur digne de sa sainteté. Amen. »


Et il te reste ma Parole, ce Livre. Si tu veux me rencontrer, c’est aussi en méditant les Écritures. Et puisque, quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux, lis ma Parole avec tes frères, pas simplement lors de la messe, mais à chaque fois que tu le peux.


L’âme : Je te rends grâce, Seigneur, de m’enseigner ainsi. Et comme disent les jeunes : YAPUKA !

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