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Mercredi après l’Épiphanie

C’est moi, n’ayez pas peur ! -



Jésus marchant sur les eaux,

James Tissot (Nantes, 1836 - Chenecey-Buillon, 1902),

Illustration pour « La vie du Christ », Aquarelle et gouache sur papier, 28,4 x 12,2 cm, 1886-1894,

Brooklyn Museum of Art, Brooklyn New-York (U.S.A.).


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 6, 45-52)

Aussitôt après avoir nourri les cinq mille hommes, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre. Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser. En le voyant marcher sur la mer, les disciples pensèrent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris. Tous, en effet, l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur, car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.


Méditation

Dans ce récit de Marc, Pierre ne vient pas rejoindre Jésus. De fait, il est plus proche du texte de jean où, au moment où Jésus monte dans la barque, elle touche le rivage. Mais ce qui est ici surprenant est cette volonté de Jésus de les laisser se débrouiller avec la tempête puisque l’évangéliste précise qu’il voulait les dépasser. Pour leur montrer la route à suivre ? Ou passe-t-il par indifférence ? À mon avis, ni l’un, ni l’autre. J’ai toujours vu Jésus, à l’instar de la Vocation de saint Matthieu du Caravage à Saint-Louis des Français de Rome, comme un Dieu qui passe, qui ne s’impose pas. Qui désire se montrer sans chercher à démontrer. Voyons-le plutôt comme un signe de sa confiance. N’aurait-il pas eu, s’il l’avait voulu, les faire traverser tous à pied sec ? Ne dit-il pas à Pilate qu’il commande aux anges (Jn 18, 36) ? Mais Jésus préfère les laisser dans la barque de l’Église prendre leurs responsabilité (comme dirait Jean Castex !). Mais il veille... il les observe, non pour les juger, non pour les surveiller, mais comme le Maître-nageur au bord de l’eau veille à ce que personne ne se noie. Il attend qu’on l’appelle, même par des cris d’effroi. Alors, là, il vient. Il vient et il monte dans la barque de l’Église et fait tomber le vent de tempête. Mais... leur cœur était endurci. Endurci en quoi ? Peut-être parce qu’ils sont vexés de ne pas y être arrivé seuls... Peut-être parce qu’ils n’ont pas l’humilité de reconnaître qu’ils sont paumés... Peut-être parce que leur regard ne s’intéresse qu’à l’efficacité — ainsi en est-il du miracle des pains dont ils n’apprécient que la facilité, et non le message sous-jacent. Nous-mêmes, qui sommes aussi dans cette même barque, notre cœur appelle-t-il suffisamment Jésus ? Croyons-nous en sa réponse : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » ? La peur est le premier masque que porte le diable...

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