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Samedi, 5e semaine du T.O. (Année impaire)

Expulsion…



La chute et l’expulsion du jardin du Paradis

Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni (Caprese, 1475 - Rome, 1564)

Fresque du plafond, 280 x 570 cm, entre 1509 et 1510

Chapelle Sixtine, Cité du Vatican, Rome (Italie)


Lecture du livre de la Genèse (Gn 3, 9-24)

Quand l’homme eut désobéi à Dieu, le Seigneur Dieu l’appela et lui dit : « Où es-tu donc ? » Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. » Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? » L’homme répondit : « La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. » Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. » Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils. Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi. » Il dit enfin à l’homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. » L’homme appela sa femme Ève (c’est-à-dire : la vivante), parce qu’elle fut la mère de tous les vivants. Le Seigneur Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit. Puis le Seigneur Dieu déclara : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous par la connaissance du bien et du mal ! Maintenant, ne permettons pas qu’il avance la main, qu’il cueille aussi le fruit de l’arbre de vie, qu’il en mange et vive éternellement ! » Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré. Il expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les Kéroubim, armés d’un glaive fulgurant, pour garder l’accès de l’arbre de vie.


Prière matinale d’Adam et Ève


Tu as créé cette splendeur, Source du bien,

Tout-puissant ; l’Univers tout entier est ton œuvre

Admirable ; et combien admirable toi-même !

Ineffable, trônant au-dessus de ce Ciel,

Invisible à nos yeux ou vu obscurément

Dans ta création la plus basse ; pourtant

Elle dit ta suprême bonté, ta puissance ;

Parlez, vous qui savez le mieux, Fils de lumière ;

Anges, car vous le contemplez, et de vos chants,

Et de vos chœurs, au long de ce jour éternel,

Joyeux, vous l’entourez ; ainsi que vous au Ciel,

Que tous les êtres ici-bas chantent ensemble

Lui premier, lui dernier, au milieu et toujours.

Astre si beau fermant l’escorte de la Nuit,

Si tu n’appartiens pas plus justement à l’aube,

Gage certain du jour qui couronnes l’aurore

De ton orbe brillant, chante-le dans ta sphère

Au jour levant, à l’heure douce du matin.

Soleil, âme et regard de ce vaste univers,

Reconnais-le plus grand que toi ; dis sa louange

Dans ta course incessante, et gravissant le ciel,

Et le sommet atteint, et lorsque tu déclines.

Lune qui tantôt vas au-devant du soleil,

Tantôt le fuis avec les astres fixes – fixes

Dans leur sphère mouvante ; et vous, cinq feux errants

Qui dansez, en chantant, votre ronde mystique,

Faites retentir sa louange, puisqu’il a

Des Ténèbres tiré la lumière. Éléments,

Air, vous, les premiers-nés de la Nature,

Qui tous quatre courez, cercle perpétuel,

Et vous mêlez, nourrissant tout, que vos multiples

Formes louent qui nous fit d’éloges variés.

Brouillards, exhalaisons, vous qui de la colline,

Du lac fumant, vous élevez, sombres ou gris,

Avant que le soleil dore vos bords laineux,

Montez en l’honneur du grand Créateur du Monde,

Ou pour couvrir de vos vapeurs le ciel limpide,

Ou retomber en pluie agréable à la Terre ;

Montant ou descendant, entonnez sa louange.

Louez-le, Vents, soufflant des quatre coins du ciel,

Doux ou bruyants ; et faites onduler vos cimes,

Vous, pins, et toute plante, en hommage ondulez.

Sources, et vous ruisseaux dont le courant gazouille

Mélodieusement, gazouillez sa louange.

Joignez vos voix, vous tous êtres vivants – oiseaux,

Qui montez en chantant jusqu’aux portes du Ciel,

Que vos ailes, vos chants soutiennent son éloge ;

Vous qui glissez dans l’onde, et vous qui sur la terre

Avancez ou majestueux ou rampants,

Voyez si je me tais le matin ou le soir

Aux monts, au val, à la fontaine, aux frais ombrages

Prêtant ma voix, et leur enseignant sa louange.

Salut, Maître de l’Univers, sois généreux

Et ne nous donne que le bien ; et si la nuit

A nourri quelque mal ou l’a dissimulé,

Chasse-le comme la lumière les ténèbres.

John MILTON, Le Paradis Perdu.

Traduction de L. CAZAMIAN,

Anthologie de la Poésie anglaise.

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